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Visibilité – Lisibilité de l’art spatial. Art et Gravité Zéro : l’expérience des vols paraboliques

Festival @rt Outsiders, Maison Européenne de la Photographie, Paris, 4 et 5 octobre 2003

Sommaire :

Introduction

Le colloque « Visibilité – Lisibilité de l’art spatial. Art et Gravité Zéro : l’expérience des vols paraboliques », organisé par Annick Bureaud, s’est tenu les 4 et 5 octobre 2003 dans le cadre d’une collaboration entre le Festival International @rt Outsiders sous la direction artistique de Jean-Luc Soret, et Leonardo/Olats.

Le spatial, que ce soit dans le domaine scientifique, commercial ou artistique, présente des pratiques extrêmement diverses. Dans le champ de l’art, l’édition 2003 du Festival International @rt Outsiders est là pour en témoigner. Parmi les raisons qui poussent les êtres humains hors de leur planète natale, être en impesanteur, « flotter », « voler » en trois dimensions, « librement », « tenir » sans appui et sans peur de tomber, est un des rêves, un des désirs – un des fantasmes ? – les plus tenaces. Faire des œuvres dans, avec, pour, à propos de, cette « gravité zéro » est pour beaucoup d’artistes un questionnement artistique qui va bien au-delà du rêve.

Si l’on excepte quelques cosmonautes ou astronautes également peintres, comme le russe Alexei Leonov, aucun artiste n’a pu à ce jour « vivre » l’impesanteur de manière durable dans une station spatiale ou dans la Navette américaine. Sur Terre, le seul moyen d’en avoir une expérience est le vol parabolique. Dans un vol parabolique, un avion spécialement aménagé décrit une série de paraboles (courbes en cloche, avec un angle de 45°). Dans la phase de « montée » de l’avion, la gravité passe de 1 G. (gravité terrestre normale) à 2 G. pendant environ 20 secondes, suit, dans le « haut de la courbe », la phase d’impesanteur (0 G.) pendant environ 25 secondes, elle-même suivie, lors de la « redescente » de l’avion d’une nouvelle phase de 2 G. d’environ 20 secondes. Et ainsi de suite. Le vol parabolique est ainsi une succession de périodes très courtes : 2 G. – 0 G. – 2 G. – 1 G. Il s’agit donc d’un environnement bien particulier où l’expérience de l’impesanteur est « encadrée » par des moments de 2 G.

Si le vol parabolique reste encore difficile d’accès pour les artistes, à ce jour, 22 d’entre eux ont pu y travailler. Nous disposons donc d’un corpus d’œuvres et de projets très divers (danse, performance, sculpture, peinture, son/musique, vidéo, etc.), avec des artistes venant d’horizons artistiques et de cultures différentes (France, Japon, Espagne, Russie, Etats-Unis, Grande-Bretagne, etc.).
Au sein de l’art spatial, la création lors de vols paraboliques constitue un sous-ensemble cohérent permettant d’avoir une « base commune » pour conduire une analyse artistique et esthétique de ces pratiques. C’est l’enjeu de ce colloque.
Le colloque Visibilité – Lisibilité de l’art spatial. Art et gravité Zéro : l’expérience des vols paraboliques se propose donc :
– d’exposer la réalité des vols paraboliques et leurs enjeux au-delà de leurs aspects spectaculaires ;
– de spécifier leurs différents rôles au sein de la création artistique. En effet, souvent perçus comme le lieu où se déroule une création (lieu de la performance, et de la monstration), ils sont d’abord le lieu de l’expérimentation (« l’atelier », le studio de création) et aussi un matériau pour la création ;
– de conduire une première analyse esthétique des œuvres : quelle est leur forme, que disent-elles, comment se rattachent-elles à l’art contemporain et à l’art techno-scientifique en général, en quoi sont-elles « informées » par l’impesanteur et l’environnement que constitue le vol ?, etc ;
– d’éclairer l’inscription de ces œuvres dans la démarche générale des artistes ;
– de soulever les questions de leur « visibilité » et de leur « lisibilité », d’interroger la critique d’art.
Ce colloque réunit des artistes, des théoriciens et des spécialistes du vol parabolique.

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Participants

Alex Adriaansens - Que la Force soit avec Toi

Le réseau des relations de V2
V2_ est membre du réseau EncArt pour la définition d’un Medialab européen entre le ZKM à Karlsruhe, le Centre Ars Electronica à Linz et C3 à Budapest. Ce réseau porte sur les échanges de connaissances et d’expériences entre les quatre medialabs européens et sur la mise en place de projets européens de recherche et de monstation.
V2_ participe à la Production House à Rotterdam, un réseau dans lequel le Festival International de Film de Rotterdam, le théâtre Schouwburg, le Musée Boijmans van Beuningen et V2_ collaborent étroitement dans des projets interdisciplinaires ayant traits aux médias.
V2_ participe à la Plateforme Virtuelle, plateforme nationale pour les institutions travaillant dans le domaine des arts et nouveaux médias aux Pays-Bas et qui a pour but de conseiller les décideurs nationaux et de favoriser les collaborations entre les différents participants à la plateforme.
V2_ collabore à différents projets avec les universités technologiques.
V2_ est un centre pour l’art et les technologies (des médias) depuis 1981. C’est un centre interdisciplinaire travaillant dans le domaine art, science, technologie des médias. V2_ organise des expositions, soutient la recherche et les productions. Il dispose d’une librairie où sont disponibles les publications indépendantes. Les activités de V2_ sont : colloques, expositions, ateliers, publications, projets en réseau, concerts, performances, recherche et production et le festival biennal DEAF.

Biographie : Alex Adriaansenss a fait ses études à l’Académie Royale d’Art et de Design à ‘s-Hertogenbosch, Pays-Bas. Il est le directeur de V2, qu’il a co-fondé en 1981. Il est par ailleurs membre de plusieurs comité scientifique d’institutions artistiques dont l’Institut De Berlage, centre de recherche post-diplôme en architecture à Rotterdam ; Transmediale à Berlin. Il est sur le comité scientifique de la Fondation néerlandaise pour les Arts Visuels, l’Architecture et le Design. Il a fait des communications dans de nombreux festivals et instituts d’art et a écrit des textes dans des publications variées.
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Marcel-li Antunez Roca - Transpermie : le projet Dédalo

Comme une métaphore d’une Station Spatiale Internationale, Marcel.li Antúnez Roca montre son travail en différents modules. Cette présentation est un mixte entre une communication et un concert. Pour sa présentation, Antúnez porte son dresskeleton et par ce biais, contrôle les sons de manière interactive ainsi que les films projetés sur les écrans derrière lui. Le premier module montre ses travaux d’un point de vue formel : les fleshbots, le dresskeleton, les vaudoubots, la biométrique, les soundbots et la systématurgie. Le second module porte sur les thématiques de son travail. Le troisième module porte sur la préparation des vols paraboliques à la Cité des Etoiles (Russie) et les micro-performances réalisées lors des vols. Au cours de ces paraboles, Antúnez a conduit une expérience avec le bodybot Requiem et avec l’interaction entre le dresskeleton, le softbot et les films interactifs. Le dernier module expose comment l’expérience de la micro-gravité a modifié son point de vue sur les possibilités de création artistique. Antúnez propose un nouvel espace pour l’Utopie qu’il appelle Transpermie.

Biographie : Marcel.lí Antúnez Roca (né à Moià, 1959) est célèbre internationalement sur la scène artistique pour ses performances mécatroniques et ses installations robotiques. Membre fondateur de La Fura dels Baus, il a travaillé avec cette companie comme coordinateur artistique, musicien et performeur de 1979 à 1989. Dans les années quatre-vingt dix, ses performances mécatroniques d’avant-garde associent des éléments tels que les Bodybots (robots contrôlés par le corps), la Systématurgie (narration interactive avec des ordinateurs) et les dresskeleton (l’exosquelette, interface du corps). Parmi les thèmes qu’il explore dans son travail : l’utilisation de matériaux biologiques dans la robotique, par exemple JoAn l’home de carn (1992) ; le contrôle d’un autre corps humain par le spectateur par le biais de la télématique dans la performance EPIZOO (1994) ; l’expansion des mouvements du corps avec les dresskeleton (l’exosquelette, interface du corps) qu’il a utilisé dans les performances AFASIA (1998) et POL (2002) ; la chorégraphie involontaire avec le bodybot REQUIEM (1999) ; les transformations microbiologiques dans les installations RINODIGESTIO (1987) et AGAR (1999). Il travaille actuellement au projet d’art spatial DEDALUS.
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Annick Bureaud - Visibilité - Lisibilité de l'art spatial. Art et Gravité Zéro : l'expérience des vols paraboliques

Visibilité – Lisibilité de l’art spatial. Art et Gravité Zéro : l’expérience des vols paraboliques : ce titre, bien long pour un colloque ou un article, se veut programmatique. Il entend énoncer un questionnement sur l’art, et plus spécifiquement ici sur l’art spatial, en définissant et en délimitant un objet appréhendable. Nous allons en examiner chacune de ses composantes, ou, autrement dit, poser « les raisons d’un colloque ».

Biographie : Vit et travaille à Paris, France. Directrice de Leonardo/Olats. Chronique sur l’art électronique dans Art Press. Enseignante à l’Ecole d’art d’Aix-en-Provence et à l’Ecole Centrale Paris. Elle a été enseignante invitée à la School of the Art Institute Chicago/SAIC en 1999 et à l’Université du Québec à Montréal/UQAM en 2001. En 2002, elle a co-dirigé le recueil de textes Connexions : art, réseaux, media publié par l’Ensba ; elle a co-organisé le Colloque International « Artmedia VIII : de « L’esthétique de la communication » au Net art » et a réalisé la publication en ligne des actes du colloque sur le site de Leonardo/Olats.
En 2003, elle a publié l’article « Typologie des interfaces artistiques » dans l’ouvrage collectif Interfaces et sensorialité sous la direction de Louise Poissant, aux Presses de l’Université du Québec.
Elle co-dirige SpaceartS, la base de données sur l’art spatial, projet conjoint de Leonardo/Olats et de la Ours Foundation (www.spacearts.info).
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Kitsou Dubois - De l'expérience vécue à la création : Trajectoires et Analogies

Kitsou Dubois travaille  » la matière, apesanteur  » depuis 1990 où le CNES (Centre National d’Etudes Spatiales français) lui a donné la possibilité d’expérimenter l’apesanteur à bord de la caravelle Zéro G. Depuis cette première expérience, qui a radicalement changé son approche du mouvement dansé, elle a participé à 14 vols et collaboré durant plusieurs années avec deux laboratoires de neurophysiologie, au CNRS à Paris et à L’Imperial College à Londres. Parallèlement à ce travail de recherche art/science, elle nous fera part de l’évolution de son travail artistique. Comment la forme de l’œuvre a été imprégnée de l’expérience vécue, quels sont ses liens avec la recherche, et quelles ouvertures cette approche propose.

Biographie : Chorégraphe, pédagogue, docteur en esthétique, sciences et technologies des arts, Kitsou Dubois travaille depuis plus de dix ans avec la recherche spatiale sur la gestuelle et les processus d’orientation et de perception du mouvement en apesanteur. Première danseuse à expérimenter l’apesanteur, elle a élaboré à bord des vols paraboliques une proposition d’entraînement des astronautes à partir des techniques de danse. Gravité Zéro, sa première chorégraphie dans ce domaine visait à « rendre compte » et à transmettre au public l’expérience en apesanteur. Avec Trajectoire fluide, elle évoque les trajectoires entre la gravité 0 et la gravité 1, trajectoires des mouvements à l’intérieur des corps, trajectoires des corps dans leur déplacement, trajectoires des humains dans des nouveaux environnements. Son travail artistique est pluridisciplinaire. Il associe au spectacle vivant, des installations vidéos sur la mise en espace du mouvement avec l’image .
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Kodwo Eshun et Anjalika Sagar - Rapport préliminaire 3.0 de l'étude pilote sur les préconditions comportementales minimales pour une démilitarisation partielle d'un habitat permanent en microgravité - par le Groupe Otolith, Kodwo Eshun, Richard Couzins et Anjalika Sagar.

Jusqu’à présent, le sci-art a défini la microgravité comme un espace d’auto-absorption expérimental. Le monde contemporain est à l’image de cette approche et requiert des procédures expérimentales pour lier le microcosme de la microgravité à la crise géopolitique que la planète est en train de vivre. La pratique du Groupe Otolith vérifie l’hypothèse selon laquelle l’espace-temps en gravité zéro devrait peut-être être envisagé comme une hétérotopie temporaire susceptible de produire une appréhension de la désorientation, qui accompagne la crise mondiale. Le Groupe Otolith définit la microgravité comme un champ de forces qui immerge et étend la subjectivité. Naviguer sur ce champ de flux entraîne une prise de conscience des systèmes en apesanteur qui sous-tendent notre époque de frappe nucléaire préventive.

Biographies :

Richard Couzins est un artiste vidéo et mixed media basé à Londres dont le travail porte sur la relation entre le langage, l’image en mouvement et le son. Couzins a participé à des expositions de groupes et a eu des expositions personnelles en Angleterre et en Europe. ses projets récents incluent Actual Size, Overgaden, Copenhagen et New Video Work à Hoxton Distillery, Londres.

Kodwo Eshun est critique culturel, auteur de More Brilliant Than The Sun: Adventures in Sonic Fiction (Quartet), et curateur. Il est basé à Londres. En 1999, il a été le co-commissaire de « Dub Housing », exposition, colloque et concert pour Steirische Herbst à Graz, Autriche. Il a participé à Ars Electronica en tant que membre du Jury du prix Musique Numérique en 1999 et 2000. Il est membre du Conseil des Directeurs d’Artangel et a été assesseur, en 2003, pour la bourse de recherche en arts et science de l’Arts Council. Eshun est co-commissaire de la première « Rétrospective des travaux du Black Audio Film Collective ».

Anjalika Sagar est une artiste sonore et une curatrice. Elle est basée à Londres. En tant que compositrice et artiste, Sagar a collaboré avec Talvin Singh et Jem Finer et, en 2003, elle est résidente du groupe Bootlab de Kittler à l’Université Humboldt à Berlin. Elle a reçu une bourse de l’Arts Council en 2001. Sagar est co-commissaire de la première « Rétrospective des travaux du Black Audio Film Collective », projet soutenu par l’International Institute of Visual Arts.
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Vadim Fishkin - Kaplegraf Og (gouttes en orbite)

Biographie : Vadim Fishkin est né à Penza/URSS en 1965. Il a étudié à l’Institut d’Architecture de Moscou d’où il est sorti diplômé en 1986. Il vit et travaille à Ljubljana (Slovénie) et à Moscou (Russie). Expositions personnelles au Musée d’art moderne de Zagreb ; au Musée Isabelle Stewart Gardner de Boston : à la Biennale de Venise (1995).
Expositions collectives : « Imaging Prometheus », Pallazzo della Ragione Milano, Italie (2003) ; « Station Utopia », Biennale de Venise (2003) ; « Collection 2000 + » et « Iconoclash », ZKM (2002) ; « Projet Utopie, Construction », Jeu de Paume, Paris (2000) ; « After the Wall », Moderna Museet, Stockholm (1999) ; « Europaer », Grazer Stadtmuseum, Graz, Steirischer Herbst, (1993). Décors scéniques pour de nombreux spectacles de danse parmi lesquels le Cabinet Noordong, Ljubljana, Slovénie.
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Flow Motion : Anna Piva & Edward George - Kosmos in blue

Notre présentation porte sur KOSMOS IN BLUE, le projet que nous avons fait lors de l’atelier gravité zéro organisé par Arts Catalyst à la Cité des Etoiles, Moscou, en 2001. K.I.B. est un projet en trois parties sur les voyages dans l’espace et l’intériorité, reposant sur le travail et la musique de Sun Ra et l’invention de la « sentique » par Manfred Clynes, scientifique à la NASA. Nous présentons notre expérience du vol et les idées et sentiments survenus après le vol : la micro-gravité perçue comme un déclencheur d’états anté-nataux et oniriques ; les connections que le vol a suggérées dans la musique que nous faisons avec Hallucinator ; les réflexions post-vol sur les connections entre Sun Ra et Nikolai Fedorov.

Biographies :

Edward George est né à Londres de parents originaires des Caraïbes. B.A. en arts plastiques à l’Université Polytechnique de Portsmouth. Membre fondateur de la société de production de documentaires télévisuels Black Audio Film Collective (1983-98) qui a notamment produit Last Angel of History/Mothership Connection (« Le dernier Ange de l’histoire/ La connection du vaisseau mère »). Membre fondateur du groupe Flow Motion et du groupe de musique électronique Hallucinator, depuis 1998.

Anna Piva est née à Feltre, Italie. A étudié la physique et la philosophie au Lycée scientifique (Liceo Scientifico) de Pordenone et la musique au Théâtre municipal de Bologne. Maîtrise à l’Université de Bologne en 1986. 1987-2000, bassiste dans divers groupes parmi lesquels Tricky et PJ Harvey. Membre fondatrice du groupe Flow Motion et du groupe de musique électronique Hallucinator, depuis 1998.
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Rob La Frenais - Un artiste dans l'espace : un but atteignable ?

Serait-il réellement possible d’envoyer un artiste dans l’espace ? Cette question ouvre sur de nombreux problèmes, pratiques et théoriques. Le succès du vol des deux touristes de l’espace, partis avec l’Agence Spatiale Russe pour la Station Spatiale Internationale, Dennis Tito et Mark Shuttleworth, conduit ceux comme nous qui sont impliqués dans la promotion de contact plus important entre la sphère culturelle et les agences spatiales à poser la question : si une organisation artistique pouvait réunir un tel budget, pourrait-elle entraîner et envoyer le premier artiste-cosmonaute dans l’espace de la même façon, c’est-à-dire sur le troisième siège payant de vaisseau Soyouz ? Et si oui, est-ce souhaitable ?

Biographie : Rob La Frenais est un commissaire d’expositions d’art contemporain et un auteur vivant à Londres, Angleterre et à Albi, France. Journaliste de formation, il s’est impliqué dans la scène de l’art vidéo et de la vidéo communautaire dans les années 70 et a participé aux premières expositions d’art des nouveaux médias en Europe et internationalement. En 1979, il a fondé Performance Magazine et en a été le rédacteur en chef jusqu’en 1987. Performance Magazine a été une revue culturelle internationale clé qui a rendu compte de l’explosion de la performance dans les années 80. A partir de 1987, il est devenu commissaire d’expositions, spécialisé au début dans la performance, la sculpture pour des sites spécifiques et les installations. Il a ainsi produit 3 biennales internationales majeures (Edge 88, 90 et 92), avec des commissions d’œuvres à plus de 100 artistes, à Londres, Newcastle, Glasgow et Madrid. En 1993, il a été le commissaire de l’exposition d’art et technologie en sites ruraux, Earthwire. En 1994 et 1995, il a été directeur artistique du Festival de Belluard, Fribourg, Suisse, les artistes y avaient pour thème de travail la conscience. Cette manifestation est ensuite venue à l’ICA à Londres. En 1996, il a travaillé avec James Turrell à la construction d’une nouvelle œuvre majeure in situ dans le nord de l’Angleterre. En 1997, il rejoint Arts Catalyst, agence spécialisée dans la relation art-science, en tant que responsable artistique. Il y a développé et produit plusieurs iniatives majeures dont : l’art nucléaire, l’exploration spatiale (atomique) dans l’art (le projet Gravité Zéro, artistes et cosmonautes), la science indigène (Univers Parallèle), de nouveaux systèmes de vie pour les artistes et les scientifiques (projet Makrolab en Ecosse) et l’art et les biotechnologies (projet CleanRooms). Il a organisé et présidé de nombreux forums et conférences (Eye of the Storm, Cosmic Chances, UK Space Art Forum, Working with Wetware). Il a organisé 4 campagnes de vol en gravité zéro avec Arts Catalyst, à la Cité des Etoiles, Russie et à Bordeaux, France. Dans ce cadre, il a participé au premier vol parabolique artistique dans l’Ilouchine MDK 76 en Russie avec le projet Noordung/Atol en 1999. Il n’ira pas dans l’espace tant que la technologie n’aura pas fait des progrès.
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Jean-Pierre Haigneré - Entre réel et virtuel, repérages (Dialogue avec Jacques André, Observatoire de l'Espace du CNES)

Biographie : Né le 19 mai 1948 à Paris (France)
Marié, 3 enfants
Astronaute du CNES de 1985 à 1998
Nommé Chef des astronautes de l’ESA en 1999 (Cologne, Allemagne)
2 vols à son actif
Depuis 2002, Jean-Pierre Haigneré a rejoint le siège de l’Agence spatiale Européenne à Paris.

Titre
Commandeur de la Légion d’Honneur
Général de Brigade de l’Armée de l’Air
Pilote d’essai

Activités d’Astronaute
Sélectionné en tant qu’astronaute par le CNES en 1985, il supervise la Division Vols Habités au sein de la Direction Hermès et Vols Habités de 1986 à 1989. A ce titre, il participe aux études préliminaires de l’avion spatial Hermès.
D’autre part, il développe et met au point le programme Caravelle Zéro G (vol parabolique) dont il devient ensuite le responsable technique et opérationnel.

En décembre 1990, il est désigné comme doublure de Michel Tognini pour le vol spatial franco-russe Antarès et suit un entraînement à la Cité des Étoiles près de Moscou.

Mission ALTAÏR
De novembre 1992 à juin 1993, désigné membre de la quatrième mission spatiale franco-russe dénommée ALTAÏR, il s’entraîne à la mise en œuvre d’une dizaine d’expériences scientifiques relatives aux sciences de la vie, au comportement de fluides et matériaux en impesanteur ainsi qu’à des recherches à caractère technologique.
Parti du cosmodrome de Baïkonour le 1er juillet 1993, il rejoint la station spatiale MIR le 3 juillet en compagnie du commandant de bord Vassili Tsibliev et de l’ingénieur de bord Alexandre Serebrov.
Il revient sur Terre le 22 juillet 1993, en compagnie de l’équipage présent à bord de la station depuis six mois, composé du commandant de bord Guenadi Manakov et de l’ingénieur de bord Alexandre Polechtchouk.
En 1994, il obtient une qualification sur Airbus, appareil destiné à succéder à la Caravelle Zéro G et qui permettra au CNES de poursuivre les campagnes de vol en micropesanteur, avec des expériences à bord, aussi bien françaises qu’européennes.
En septembre 1995, il est chargé de mission pour les affaires spatiales auprès de l’Ambassade de France à Moscou. Parallèlement, il est chargé d’assurer l’interface entre le Centre de Contrôle russe de Kaliningrad, près de Moscou, et l’équipage de la station MIR pendant toute la mission MIR 95.
En décembre 1996, il est désigné suppléant de la mission PEGASE.

Mission PERSEUS
En mai 1998, Jean-Pierre HAIGNERÉ est sélectionné comme membre du Corps européen d’astronautes de l’Agence Spatiale Européenne ; il est mis à la disposition du CNES comme astronaute expérimentateur et ingénieur de bord de l’équipage titulaire désigné pour la mission franco-russe PERSEUS qui s’est déroulée à bord de la station spatiale Mir du 22 février au 28 août 1999. Cette mission de longue durée (186 jours) comportait en outre une sortie extra-véhiculaire.

A l’issue de ce vol, Jean-Pierre Haigneré rejoint le Centre des Astronautes Européens à Cologne en Allemagne en tant que Chef des astronautes de l’ESA.

Formation
Jean-Pierre HAIGNERÉ entre à l’École de l’Air de Salon-de-Provence en 1969 et obtient un diplôme d’ingénieur en 1971. Breveté pilote de chasse à Tours en 1973, il est pilote de chasse puis commandant d’escadrille jusqu’en 1980, à la 13e escadre de chasse de Colmar, sur Mirage 5 et Mirage III E.
Il suit la formation de pilote d’essais de l’ETPS à Boscombe-Down en Grande-Bretagne dont il sort diplômé en 1981 après avoir passé sa thèse finale sur le Harrier (avion à décollage et atterrissage vertical).
De retour en France, il est responsable de la mise au point de l’une des versions du Mirage 2000 et de la présentation en vol du Dewoitine 520 au Centre d’Essais en Vol de Brétigny-sur-Orge.
En 1983, il est nommé Chef Pilote d’Essais. Il totalise 4200 heures de vol sur 102 types d’avions différents dont 1500 en essais en vol. Il possède la licence de pilote de ligne, pilote d’essais, pilote de montagne et d’hydravion.

Loisirs
Outre le pilotage de divers types d’appareils dont des avions de chasse de la dernière guerre et le vol à voile, ses centres d’intérêt sont le golf, le ski, le tennis et la lecture.

Décoration
Jean-Pierre HAIGNERÉ est Commandeur de la Légion d’Honneur, Chevalier de l’Ordre National du Mérite, décoré de l’Ordre Russe de l’Amitié des Peuples et titulaire de la Médaille Russe du Courage Personn
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Roger Malina - Contextualisation de l'art en microgravité

Biographie : Roger F. Malina est astronome et éditeur. Il est directeur du Laboratoire d’Astrophysique de Marseille et l’ancien directeur de l’Observatoire de la NASA EUVE à l’Université de Berkeley, Californie. Il est membre de l’Académie Internationale d’Astronautique et Secrétaire de la Commission VI « Activités Spatiales et Société ». Roger Malina est Président du Conseil d’Administration de Leonardo/ISAST, San Francisco et directeur des publications Leonardo. Il est Président de l’association Leonardo, Paris. Il écrit sur l’art et la science et a un intérêt particulier pour les dimensions culturelles des activités spatiales.
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Takuro Osaka - Le nouveau point de vue du monde.-Zero G.

En 2001, j’ai été invité par la NASDA (Agence spatiale Japonaise) en tant que membre des « Projets d’art spatial » à rejoindre une des études de faisabilité pour les équipements dans l’espace, telle que l’ISS (Station Spatiale Internationale).
Cela a conduit à des discussions avec sept astronautes japonais et le thème que nous avons retenu fut celui de « l’art qui ouvre le cœur du citoyen de l’espace ». Les cloches cosmiques et la Sculpture d’onde sonore sont les œuvres qui en ont résulté, réalisables uniquement en micro-gravité. Compte-tenu du fait que le mouvement des yeux est différent en micro-gravité qu’au sol, l’art lumineux reposant sur les impressions rétiniennes a aussi été expérimenté.
Ma plus grande surprise dans l’expérience de l’apesanteur est d’avoir trouvé tout à fait naturel de flotter dans l’air.
Un des astronaute japonais a dit : « L’homme est conçu de telle sorte qu’il puisse aller dans l’espace ». J’ai ressenti cette impression après avoir participé à un vol parabolique.
Dans cette communication, je présente mes projets artistiques en micro-gravité et je propose le nouveau point de vue, que j’ai pu apercevoir au cours de cette expérience.

Biographie : Né en 1948 à Tokyo, il est considéré comme le pionnier du light art (art de la lumière) au Japon.
Il a lancé la série des « Rayons cosmiques » en 1995 et l’a poursuivi depuis. Ce projet montre les rayons cosmiques, capturés par un instrument de détection et transformé dans les lumières bleues des diodes.
Le « Projet Lunaire » fut réalisé le 16 juillet 2000 lors d’une éclipse totale de la Lune. Ce projet montre l’installation pour capter les rayons lunaires par le biais de 18 miroirs installés dans un champ de riz au Japon.
Depuis 2001, il a été invité par la NASDA (Agence spatiale japonaise) en tant que membre des « Projets d’art spatial » pour une étude de faisabilité dans un habitat spatial telle que l’ISS (Station Spatiale Internationale). Il a expérimenté la micro gravité lors de vols paraboliques et a proposé la création d’œuvres et une recherche artistique dans cet environnement.
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Marko Pelhjan - Les Opérations de Vols du Projekt Atol, l'Agence Spatiale Slovéne et le Makrolab

Dans cette présentation, je développerai l’histoire des projets dans l’espace et en microgravité réalisés dans le cadre de ces iniatives, en mettant l’accent sur l’œuvre théâtrale Cosmokinetical Cabinet Noordung, le recueil d’informations en open source, le partenariat Terra/Aqua et le projet de satellite Artjom-MM LEO. Des prospectives pour un accès à l’espace plus largement créatif et dans le cadre des médias tactiques seront abordées.

Biographie : Né en Septembre 1969, à Gorici, Marko Peljhan a fait des études de théâtre et de direction radiophonique à l’Université de Ljubljana, Slovénie. En 1992, il fonde l’organisation artistique Projekt Atol dans le cadre de laquelle il développe des créations dans les domaines de la performance, des arts visuels, de la communication. En 1995, il fonde la branche technologique PACT SYSTEMS de Projekt Atol; en 1999, il fonde les Opérations de Vol du Projekt Atol. En 1995 il co-fonde LJUDMILA (Laboratoire des Médias Numériques de Ljubljana) et depuis 1996 y travaille en tant que directeur des programmes dans divers domaines. Il est le coordinateur du projet international INSULAR TECHNOLOGIES et du projet Makrolab ainsi que le directeur de vol des vols paraboliques en collaboration avec le Centre d’Entraînement des Cosmonautes Youri Gagarin à Moscou. En 2001, il est devenu membre du Comité Stratégique pour la Société de l’Information établi par le gouvernement de la République de Slovénie. Il a aussi inventé et coordonné la production du projet de média lab mobile, Transhub-01, opérationnel pour la première fois à Mobilatorij en 2002.
Son travail est présenté dans les expositions internationales majeures telles que la Documenta X à Kassel, la 2ème Biennale de Johannesbourg, Ars Electronica, Media City Seoul, la Biennale de Gwangju, Manifesta, la Biennale de Venise.
En 2000, il a reçu le prix spécial Medienkunst du ZKM et en 2001 le Golden Nica du Prix Ars Electronica pour le projet Polar avec Carsten Nicolai.
Il est actuellment professeur en Art et Médias Numériques de l’Université de Californie à Santa Barbara et directeur du Projekt Atol.
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Frank Pietronigro - "Drift Painting" en micro-gravité

Le 4 avril 1998, j’ai réalisé un vol parabolique au Johnson Space Center de la NASA, à bord de l’avion KC135 pour créer des « drift paintings » tandis que mon corps flottait dans l’espace de peinture cinétique 3D.
J’écris et je réfléchis au sens que cette expérience propose.

Biographie : Frank Pietronigro est un artiste interdisciplinaire, un enseignant et un auteur. Il est le premier peintre américain à avoir créé des « drift paintings » en micro-gravité, à bord de l’avion KC 135 pour les vols paraboliques de la NASA. Des articles sont parus sur son projet dans le Sunday New York Times, Hot Wired et Leonardo. Son travail a été présenté dans plusieurs institutions parmi lesquelles : la conférence sur le Sky Art organisée par le Centre For Advanced Visual Studies du M.I.T. ; le Smart Project Space, Amsterdam, le Museum für Gestaltung, Zurich ; la Galerie Ze Dos Bois, Lisbonne ; et le Centre d’art contemporain d’Atlanta. Pietronigro a étudié à l’Université des Arts de Philadephie, dans le programme d’Etudes Multimédia à l’Université d’Etat de San Francisco. Il a reçu son diplôme de B.F.A. en Arts Interdisciplinaires à l’Institut d’Art de San Francisco en 1996.
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Thierry Pozzo - La perception visuelle du monde vivant

Comment perçoit-on le monde des êtres vivants? Longtemps cette question s’est réduite à l’analyse et la compréhension du cheminement des photons sur la rétine, puis du signal nerveux rétinien vers les aires visuelles du cerveau. De type physicaliste cette approche empreinte ses concepts à la vision artificielle et se réduit à la description spatio-temporelle de flux continus de stimuli lumineux traités statistiquement et selon une échelle de temps réduite. L’étape finale du traitement consiste à organiser des cartes corticales qui jouent en quelque sorte le rôle de la photocopieuse, intermédiaire indispensable entre le monde extracorporel et l’image intériorisée du monde. Les difficultés auxquelles se heurtent le développement des technologies de reconnaissance intelligente illustrent les limites de cette conception, encore très présente dans le sens commun, d’une  » re-présentation  » à l’identique du monde. ceux révélées par les neurosciences.
La reconnaissance d’un visage ou d’un objet ne peut être réduit à la seule configuration du système d’excitation. Décrire un objet indépendamment des relations qui le lie à l’observateur ne permet pas d’accéder au contexte car notre perception visuelle du monde dépend principalement de notre capacité d’interagir avec lui. La difficulté qu’éprouve la physique moderne à élaborer des théories compatibles et unificatrices d’espaces macroscopiques et microscopiques, tient sans doute au fait que ces espaces n’évoquent aucune action que l’homme pourrait directement exercer dessus. La reconnaissance d’un objet ou d’un être vivant qui tient compte des réseaux de causalités entre les éléments de la scène visuelle est une voie que l’intelligence artificielle et la vision par ordinateur tentent aujourd’hui d’emprunter (Bobick 1997). Les systèmes de reconnaissance utilisent désormais des répertoires d’interactions possibles similaires à ceux révélées par les neurosciences.
L’idée que l’action est très proche de la perception est récurrente en psychologie et depuis peu en sciences cognitives. C’est néanmoins à la phénoménologie que nous devons l’intuition du couplage entre ces deux fonctions séparées à l’origine par l’anatomie et la physiologie. Pour Husserl le monde n’est pas déjà là « tout fait » sans nous, mais tout ce qu’il contient est activement constitué, c’est-à-dire pourvu du sens qui est le sien comme « être réel », par les activités de perception visuelle et de manipulation haptique que déploient dans leurs interactions quotidiennes les sujets percevant. D’autre part  » l’empathie « , base de la reconnaissance d’autrui, suppose un transfert mutuel des expériences kinesthésiques. ceux révélées par les neurosciences.
L’évidente contribution de l’action à la perception trouve aujourd’hui des corrélats neurophysiologiques et les neurosciences contemporaines concèdent désormais plus facilement l’existence de théories de la perception qui soient plutôt motrices que sensorielles ou tout du moins constituées dans les actions perceptives et motrices de l’organisme. Les données récentes de l’imagerie cérébrale montrent l’analogie entre le métabolisme des cortex pré-moteur et moteur lors de l’action effective, de sa simulation mentale ou encore pendant l’observation de l’action exécutée par un autre ((Rizzolatti, 1996). Le cerveau colle très rapidement un sens aux choses perçues (Berthoz 1997) en faisant des hypothèses construites sur la bases de croyances. Il semble même qu’il teste ces prédictions en les simulant mentalement afin de reconstituer par exemple l’intention de l’autre qui n’est pas une information directement mesurable par un organe sensoriel spécifique. ceux révélées par les neurosciences.
La question du rôle de l’information visuelle dynamique dans notre perception du monde extérieur sera examinée à la lumière des dernières avancées des sciences cognitives où le spectacle visuel artistique sera considérée comme une forme de déchiffrage mental des projets de l’autre qui s’appuie sur une simulation inconsciente de l’action observée.

Biographie : Docteur en Neurosciences du comportement, Professeur à l’Université de Bourgogne et directeur de l’équipe INSERM/ERM 0207 Motricité-Plasticité-Dysfonctionnement à Dijon. Son équipe travaille sur le handicap moteur dû au vieillissement ou aux déficiences neurologiques, cardiovasculaires, et ostéo-articulaires. Ses activités de recherche porte plus précisément sur la question de la plasticité des fonctions d’équilibration et leur modélisation. Du point de vue expérimental, ces aspects sont étudiés lors de la locomotion chez des sujets sains, âgés et des sujets placés en condition d’hypo-activité (microgravité ou alitement prolongé). Un autre aspect de son travail et de sa recherche concerne l’étude des relations entre l’action et la perception, notamment lors de l’observation de mouvement biologique.
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Mikhail Ryklin - Le cosmisme russo-soviétique en gravité zéro

Biographie : Mikhail Ryklin a fait ses études à l’Université d’Etat de Moscou où il a obtenu une licence de philosophie et d’esthétique puis à l’institut de Philosophie de l’Académie des Sciences de Moscou dont il est Docteur en Histoire et en Philosophie.
Il exerce, depuis 1997, les fonctions de directeur de recherches au sein du Département d’anthropologie philosophique de l’Institut de Philosophie de Moscou..
Il enseigne également en qualité de maître de conférences et professeur invité dans de nombreuses universités (dont celles de Hanovre, Berlin, Brême, San Diego (Californie), Strasbourg ainsi qu’à l’EHESS de Paris). Conseiller auprès de l’Institut pour une Société Ouverte de Moscou entre 1995 et 1998, il est également membre de l’Académie des Sciences de New York et Membre associé de la Société Scientifique pour les Humanités de l’Université de Cornell depuis 1994.
Il a été le relecteur, le commentateur et le traducteur d’un grand nombre de livres publiés par des auteurs aussi connus que Claude Levi-Strauss, Gilles Deleuze ou Roland Barthes pour n’en citer que quelques-uns. Il est lui-même l’auteur de plusieurs ouvrages.

Ouvrages

The Spacies of Jubilation. Totalitarianism and the Difference. Moscou, Logos Publishers, 2002
Deconstruction and Destruction. Conversations with Philosophers (Derrida, Guattari, Baudrillard, Nancy, Lacoue-Labarthe, Rorty, Zizek, Groys etc.), Moscou, Logos Publishers, 2002
Art as Obstacle, Moscou, Ad Marginem, 1997
The Frame Group Performances, Moscou, Obscuri Viri, 1995
Jacques Derrida in Moscow. The Deconstruction of a Voyage, Moscou, Kultura Publishers, 1993 (traduction française abrégée publiée aux Editions de l’Aube, 1995)
The Logics of Terror, Tartu, Eidos Publishers, 1992
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Denis Thierion - L'accès à la micropesanteur. Les vols paraboliques

Il n’existe pas aujourd’hui de moyen permettant de s’affranchir de la gravitation universelle. Il est par contre possible d’en faire disparaître certains effets pour des observateurs placés dans des conditions particulières.
En chute libre par exemple, toutes les forces de contact sont supprimées et un accéléromètre indiquera une lecture accélérométrique de 0g, l’accélération étant strictement égale à la pesanteur. Ces phénomènes se présenteront de la même façon pour un avion sur lequel l’ensemble des forces extérieures se réduira à la seule pesanteur. C’est le cas par exemple lors du maintien d’une trajectoire parabolique lorsque traction et trainée s’annulent exactement et que le coefficient de portance est nul.
L’activité vols paraboliques, pensée à ses débuts principalement comme moyen de préparation et d’entrainement des cosmonautes, s’est très rapidement révélée être un moyen économique d’accès à la micropesanteur. Les vols paraboliques permettent en effet, en prenant quelques précautions vis à vis de la sécurité, l’embarquement d’équipements de laboratoire ; les scientifiques présents à bord ayant la possibilité au cours du vol, de tester, de faire évoluer et d’optimiser les protocoles scientifiques. C’est une particularité importante qui fait l’intérêt spécifique de l’activité vols paraboliques.

Biographie : Ingénieur au CNES (Centre National d’Etudes Spatiales). A participé aux principaux projets scientifiques spatiaux réalisés en coopération avec l’Union Soviétique, Arcad 3 (étude de la magnétosphère terrestre), Vega (survol de la planète Venus et rencontre avec la comète de Halley), Granat (télescope gamma). A ensuite travaillé pendant six années dans le domaine des vols habités comme adjoint au chef de projet pour le vol de J.L.Chrétien en 1988 et comme responsable technique pour le vol de M.Tognini en 1991. Depuis cette date est chef du projet  » Capsules récupérables  » (vols d’instruments scientifiques français à bord des capsules récupérables russes Photon) et du projet  » Vols paraboliques « .
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Nicola Triscott - le Laboratoire de recherche multidisciplinaire

Biographie : Directrice et fondatrice d’Arts Catalyst, une agence britannique spécialisée dans le rapport art-science (www.artscatalyst.org) qu’elle a lancée en 1993 pour promouvoir le dialogue, l’échange et la collaboration entre artistes et scientifiques. La mission d’Arts Catalyst est d’étendre, de promouvoir et de mettre en œuvre un changement fondamental dans le dialogue entre art et science et sa perception par le public. Arts Catalyst travaille aussi bien au niveau national qu’international, ouvrant de nouveaux territoires et espaces pour la pratique artistique. Cela inclut la science du nucléaire, l’exploration spatiale, la biotechnologie, les systèmes globaux, la physique théorique et la mise en place de laboratoires de recherche multidisciplinaire comme les vols en gravité zéro. Nicola a été à l’origine et a organisé avec des confrères trois campagnes de vol en « gravité zéro » pour des artitstes et des scientifiques au Centre Youri Gagarine d’Entraînement des Cosmonautes à la Cité des Etoiles en Russie. Elle est également co-investigatrice dans des expérimentations scientifiques sur le mouvement lors de campagnes de vol de l’Agence Spatiale Européenne avec la chorégraphe Kitsou Dubois et des scientifiques de l’Imperial College de Londres. Nicola a étudié la physique et la géographie politique à l’université. Puis, de 1985 à 1993, elle a travaillé en tant que productrice artistique et administratrice dans différents secteurs, de productions de théâtre dans le secteur commercial à des pratiques artistiques communautaires, avant de lancer Arts Catalyst, il y a 10 ans.
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Louise K. Wilson - Histoire du vol parabolique et mal de l'espace…

Depuis plusieurs années, je m’intéresse aux effets physiques de la gravité sur le corps et je m’interroge sur les aspects métaphoriques, psychologiques et physiologiques du mal de l’espace (mal des transports). Je suis intriguée par l’étude du syndrome, des protocoles expérimentaux et des technologies impliquées.
Cette communication explore certaines de mes recherches personnelles et une brève histoire des vols paraboliques.

Biographie : Louise K. Wilson est une artiste britannique, née en 1965. Elle a étudié les Beaux-arts à l’Université de Northumbria et dans le programme Studio Arts (Open Media) à l’Université Concordia de Montréal où elle a obtenue un MFA en mars 1996. Elle a participé à de nombreuses expositions en Europe et en Amérique du Nord, dont récemment « Memory and Forgetting » à la galerie Hatton Art, Newcastle ; « Open Plan » à la City Art Gallery de Leeds (2002) ; « East of Eden », Spacex Gallery, Exeter (2001) ; « Space Camp », Dunlop Art Gallery, Regina, Canada, (2000) ; « Dreams in the Void », Temple Gallery, Philadelphia, (2000) et « Spectacular Bodies », Hayward Gallery (2000). Elle a participé dans de nombreux programmes d’artistes en résidences, a eu plusieurs commissions d’œuvres et a réalisé des œuvres in situ, associant divers médias dans divers espaces parmi lesquels des cinémas, des musées, des hôpitaux, des usines, des parcs de sculptures ainsi que dans des galeries. Son dernier projet « Flock » (qui a ouvert en 2003 à la Galerie Spacex) explore les relations entre humains et oiseaux sauvages.
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Publications

Adriaansens Alex – Que la Force soit avec Toi, 2003

Antunèz Roca Marcel-li – Transpermie : le projet Dédalo, 2003

Bureaud Annick – Visibilité – Lisibilité de l’art spatial. Art et Gravité Zéro. Les raisons d’un colloque, 2003

Dubois Kitsou – Corps, mouvement, danse et apesanteur, 2003

Fishkin Vadim, Pàldi Livia – Kaplegraf Og (gouttes en orbite), 2003

Flow Motion (Anna Piva & Edward George) – Flow Motion : Là-bas, 2003

La Frenais Rob – Un artiste dans l’espace – un objectif réalisable ? – 2003

Malina Roger – Contextualisation de l’art en apesanteur – 2003

Osaka Takuro – Un nouveau point de vue sur le monde – Zéro G – 2003

Le Groupe Otolith (Kodwo Eshun, Richard Couzins et Anjalica Sagar) – Rapport préliminaire 3.0 de l’étude pilote sur les préconditions comportementales minimales pour une démilitarisation partielle d’unhabitat permanent en microgravité – 2003

Peljhan Marko – Les Opérations de vol du Projet Atol et le Réseau MIR -2003

Pietronigro Frank – « Drift Painting » en microgravité – 2003

Pozzo Thierry – Champ gravitaire, équilibre corporel et activité perceptive– 2003

Ryklin Mikhail – Le cosmisme russo-soviétique en gravité zéro – 2003

Thierion Denis – L’accès à la micropesanteur. Les vols paraboliques. A300 ZERO-G – 2003

Triscott Nicola – Le laboratoire de recherche multidisciplinaire -2003

Wilson Louise K. – Histoire du vol parabolique et mal de l’espace… 2003

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